L’œuvre naît d’une recherche dans mes archives photos personnelles. J’y ai trouvé une quantité surprenante de portraits pris dans des contextes de fête, suivant la même logique esthétique (format paysage, photo prise avec flash, sujet aux yeux mi-clos, etc.). Dans la série photo, on trouve un paradoxe entre l’universel et le personnel. Les images évoquent la poésie du quotidien, la présence et l’absence, la désinhibition, les relations, les souvenirs. L’œuvre traite de la mémoire sous plusieurs formes. Les photos évoquent des moments parfaitement imparfaits. Échelonné sur une période de cinq ans, et toujours en cours, le projet présente des souvenirs personnels, intimes. Sur certaines photos se trouvent des ami.es que je ne fréquente plus, des amours déchus ; ce projet est une glorification des souvenirs embrouillés. Les sujets des photos, clairement intoxiqués, évoquent l’oubli, les lendemains de brume, la vie hors du temps. Ces photos sont les dernières traces de moments de grâce évaporés. L’œuvre touche à la mémoire collective en étant dans le champ du relatable. Elle capture l’essence du party mythique, le genre de soirée dont on parle pendant des mois, qui marque l’imaginaire de tout le monde y ayant participé, les histoires qu’on répète sans arrêt qui prennent une forme de mythologie sociale.